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Roy Haynes - When it Haynes, it roars !

Roy Haynes - When it Haynes, it roars !
Nouveau billet d'émotion pour ce blog qui je l'espère va me permettre de partager cette passion du jazz mais aussi peut-être de bien d'autres choses...

Pour cette fois ce sera mon admiration pour un immense Monsieur de la batterie du jazz moderne, j'ai nommé Mister Roy Haynes !!! On applaudit s'il vous plaît ! Roy Haynes : 91 ans au compteur de la vraie vie, pas plus de 40 dans la tête et encore, je le vieillis.

Roy fait ses débuts en cotoyant Louis Armstrong (pour une tournée) et Lester Young (légende du sax ténor et compagnon de route de toujours de Billie Hollyday ) avec lesquels il fait ses armes, plutôt classiques pour le moment.
Il restera classique assez longtemps, et puis le jazz s'énerve un peu dans cette fin des années 50's un peu beaucoup même, il suit les revendications des noirs américains de plus en plus fortes et légitimes ; on est plus là seulement pour amuser le petit blanc...

Des batteurs comme Elvin Jones ou Art Blakey dans un autre registre vont apporter une puissance et une complexité rarement entendues jusque-là. Les temps deviennent plus violents. La musique aussi. Roy Haynes croise alors la route de John Coltrane et Mc Coy Tyner. Il fera peu d'enregistrements sous son nom dans les années 60's mais d'innombrables sessions comme accompagnateur. Son style devient de plus en plus acéré et on reconnaîtra entre mille son utilisation du rimshot (utilisation du métal de la caisse claire), son  jeu unique de la cymbale ride ou du charleston (double cymbale au pied).

Ce sont les années 60 qui verront l'arrivée d'un autre déjà géant de la batterie, Tony Williams, OVNI de 17 ans, batteur inouï de Miles Davis au sourire de gamin (qui fera peut-être l'objet d'un autre article...) Puis arrive en 1968 LE disque de Chick Corea : « Now he sings, now he sobs », une bombe, quintessence du trio moderne avec le contrebassiste Miroslav Vitous, un autre fou... Les quelques disques de ce trio seront tous des pures merveilles ; une succession de tensions extrêmes, quelques fois toutes en retenues et de détentes bienvenues ! Roy Haynes, le batteur des contrastes, de la foudre, de la souplesse. Personne ne saura comme lui (allez, encore une fois Tony williams, Jeff Watts...) amener les solistes à d'aussi hauts niveaux de risques.
Il prend ensuite la tête de plusieurs quartets, toujours avec de jeunes nouveaux à fort potentiel qu'il arrivera à faire littéralement s'envoler. Il n'y a qu'à écouter le fulgurant pianiste David Kikoski ou le saxophoniste Ralph Moore dans les années 80, malheureusement trop absent de la scène actuelle.

Roy Haynes, c'est l'intelligence du jeu, l'émotion aussi. C'est un félin, un V8 qui ronronne mais toujours prêt à partir au quart de tour pour répondre à ses partenaires, le contrôle aussi, mais prêt à vous scotcher au siège. Écoutez-le aussi en trio avec le guitariste Pat Metheny, c'est tout simplement inouï.

L'homme a conscience de ce qu'il a apporté au jazz et aux nombreux musiciens qui ont eu l'expérience de jouer avec lui, pas forcément modeste, mais on lui pardonne... Il faut si possible le voir jouer, la souplesse du geste, un danseur, toujours la tension, la détente, un V8...

Un article pas très raisonnable pour un batteur de jazz ? J'ai 47 ans (ça va encore merci...) et ça fait 30 ans que j'écoute et vais voir Roy dès que je peux, toujours aussi admiratif du personnage, de son énergie, un héro du jazz quoi ! Même s'il y en a beaucoup d'autres.
Si je peux modestement contribuer à faire découvrir ce musicien exceptionnel à ceux qui ne le connaîtraient pas encore, je n'aurai pas tout perdu...

Continuez encore longtemps à nous émerveiller comme ça Monsieur Haynes, je vous dois beaucoup.
Le Monsieur ne veut pas trop parler du passé, toujours du présent et du futur !

A bon entendeur Salut !

ALAIN- Conseiller en Librairie Musicale

Quelques disques majeurs : Chick Corea, tous les disque du trio music ! Pat Metheny trio « Questions & answer » avec Dave Holand, « Flamingo » avec Michel Petrucciani ; sous son nom « We three » 1958, « True or false » 1986, « When it Haynes, it roars » 1992, « Te vou » 1994 et  « A Life in Time : The Roy Haynes Story » CD et DVD en 2007. Sélection non exhaustive bien entendu...

http://www.jazzwax.com/2008/07/interview-roy-h.html

https://sites.google.com/a/best-drummer.com/best-drummer/drummers/roy-haynes

http://youtu.be/XKvkzspEV8E




Rédigé le  22 avril 2016 12:00  -  Lien permanent

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